Rapport

Rapport annuel de la BCE 2021

Mise en ligne le 28 Avril 2022

Par Christine Lagarde

En 2021, la zone euro s’est engagée plus résolument sur la voie de la reprise après le choc de la pandémie. L’économie a rebondi fortement, la croissance du PIB en volume s’établissant à 5,3 % malgré un ralentissement à la fin de l’année lié aux nouvelles mesures de restriction mises en place face à la propagation du variant Omicron du coronavirus (COVID-19). La reprise a été riche en créations d’emplois qui ont permis une baisse du taux de chômage à un niveau très bas à la fin de l’année. Ce regain d’activité a cependant été caractérisé par des frictions, causées par la réouverture rapide de l’économie. L’inflation très faible dans la zone euro, au début de l’année, s’est brusquement accélérée, en raison des contraintes sur l’offre dues à la pandémie, d’un rebond de la demande mondiale et de la flambée des prix de l’énergie. L’inflation globale, en rythme annuel, a atteint 2,6 % en moyenne sur l’année 2021, contre 0,3 % en 2020.

Ce regain d’activité a cependant été caractérisé par des frictions, causées par la réouverture rapide de l’économie. L’inflation très faible dans la zone euro, au début de l’année, s’est brusquement accélérée, en raison des contraintes sur l’offre dues à la pandémie, d’un rebond de la demande mondiale et de la flambée des prix de l’énergie. L’inflation globale, en rythme annuel, a atteint 2,6 % en moyenne sur l’année 2021, contre 0,3 % en 2020.

Au cours de l’année écoulée, la BCE a achevé l’évaluation stratégique de sa politique monétaire. Notre stratégie mise à jour nous permettra de relever de nouveaux défis et nous dote d’une méthode nous aidant à gérer une situation complexe. Le Conseil des gouverneurs a adopté un objectif d’inflation de 2 % à moyen terme, qui est simple et facilement compréhensible. Il est également symétrique, ce qui veut dire que tant les écarts négatifs que les écarts positifs sont considérés comme indésirables. Il est enfin tangible, car approuvé par l’ensemble des membres du Conseil des gouverneurs.

Le Conseil des gouverneurs a en outre déterminé les modalités selon lesquelles la BCE mettra en œuvre son engagement en faveur de la symétrie. Plus précisément, lorsque les taux d’intérêt directeurs sont proches de leur niveau plancher effectif, des mesures de politique monétaire particulièrement vigoureuses ou ancrées dans la durée sont nécessaires pour éviter que des écarts négatifs par rapport à l’objectif d’inflation ne perdurent. Cette nouvelle stratégie a été reflétée dans nos indications recalibrées sur l’orientation future des taux d’intérêt directeurs (forward guidance) et a guidé nos réponses face aux évolutions économiques survenues au second semestre de l’année. Tant que la reprise était fragile et l’inflation modérée, nous avons apporté un soutien monétaire important pour ramener l’inflation au niveau de notre objectif.

Lorsque l’inflation s’est accélérée, nous sommes restés patients et avons maintenu l’orientation de notre politique pour éviter tout resserrement prématuré en réaction à des chocs d’offre. Nous avons ajusté le rythme de nos achats nets d’actifs au titre du programme d’achats d’urgence face à la pandémie (pandemic emergency purchase Rapport annuel 2021 de la BCE 6 programme, PEPP), conformément à l’évolution des perspectives et à notre évaluation des conditions financières. En décembre, le Conseil des gouverneurs a estimé que les progrès sur la voie de la reprise économique et vers notre objectif d’inflation à moyen terme autorisaient une réduction graduelle du rythme de nos achats d’actifs au cours des trimestres suivants.

Il a annoncé qu’il interromprait les achats nets d’actifs au titre du PEPP en mars 2022 et qu’il réduirait progressivement ses achats au titre des autres programmes d’achats d’actifs. Dans le cadre de son évaluation stratégique, la BCE a également publié un plan d’action ambitieux sur le climat ainsi qu’une feuille de route détaillée indiquant comment elle intégrera les questions liées au changement climatique dans sa politique monétaire. Des travaux seront notamment menés pour mieux prendre en compte les effets du changement climatique dans nos modèles macroéconomiques, tandis que de nouveaux indicateurs seront conçus pour l’analyse des risques liés au changement climatique. Le centre du changement climatique de la BCE, créé en 2021, jouera un rôle important dans la coordination de ces activités au sein de la banque. Un chapitre spécifique du présent rapport annuel décrit les activités et initiatives de la BCE en matière de climat. La BCE a également modifié profondément sa stratégie de communication.

En juillet, le Conseil des gouverneurs a introduit une nouvelle déclaration de politique monétaire, qui lui permet de communiquer ses décisions de politique monétaire de manière plus accessible. Cette nouvelle déclaration est complétée par des éléments visuels s’adressant au grand public et intitulés « Notre déclaration de politique monétaire en bref ». Ces supports visuels expliquent les décisions de la BCE dans un langage simple et sont disponibles dans toutes les langues officielles de l’Union européenne. Enfin, l’euro bénéficie d’un soutien fort, 79 % des habitants de la zone euro interrogés dans le cadre de l’enquête Eurobaromètre de juin-juillet 2021 déclarant être en faveur de la monnaie unique. Il doit cependant être adapté à l’ère numérique.

En 2021, le Conseil des gouverneurs a par conséquent lancé la phase d’étude d’un projet d’euro numérique, qui devrait durer vingt-quatre mois. Dans le même temps, les espèces continueront de jouer un rôle important dans la vie quotidienne des Européens. En décembre, la BCE a annoncé qu’elle prévoyait de concevoir de nouveaux billets en euros, en collaboration avec les Européens. Le nouveau graphisme devrait être choisi en 2024. L’euro fera donc l’objet de nombreux changements dans les prochaines années. Mais l’engagement de la BCE envers la monnaie unique et la stabilité des prix restera indéfectible.

Francfort-sur-le-Main, avril 2022

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